samedi 20 avril 2013

Ma sélection de fév. 2013 pour iPagination


Un grain, par David Ajchenbaum
Voici l’un des tout premiers textes que David Ajchenbaum a posté sur iPagination, faisant ainsi une entrée fracassante sur le site. Avec brio, l’auteur se penche sur la condition d’un grain de sable tout en y associant quelques souvenirs d’enfance.
« C’est vicieux comme ça un grain de sable, c’est méchant, hargneux, ça possède tous les défauts qu’on associe généralement à ceux qui, comme lui, sont petits et secs, ça correspond à un cliché physique un grain de sable, ça compense un manque quasi-total d’aptitudes physiques par une violence psychologique inimaginable, à quoi s’ajoutent l’ennui, la frustration, ça n’a pas le choix, un grain de sable, toutes les vacances c’est au bord de la mer, broyé et rebroyé par les vagues, encroûté de sel, brûlé par le soleil, sans connaître jamais de plaisir sexuel… » 
Un enfant souhaite de toutes ses forces réaliser une expérience : tuer. Par ailleurs, deux personnes proches de lui trouvent la mort sous ses yeux. Simple concours de circonstances ? Tours et détours d’une âme frustrée que la faucheuse lui ait damé le pion. Digressions introspectives soutenues par une écriture détaillée, froide à souhait, épicée d’humour noir, sillonnant sans aucune pudeur les territoires du sexe et de la mort.
1- « Le vrai point noir était mon intérêt tout relatif pour le sexe. Pour être franc, je crois que je n’en ai jamais rien eu à foutre. »
« Pouvoir décider que tout allait changer, que, pour le restant de ma vie, je serais quelqu’un qui aurait tué, devoir vivre avec la culpabilité et la peur panique de me faire prendre même quand le risque sera nul. »
2- Ce texte fait suite à « La vocation sans le talent » - 1.
L’insistance d'Emilie, frustrée et vexée de me voir si peu entreprenant après trois mois de relation, m'a relancé. Pour lui faire plaisir, j'ai perdu ma virginité. Pour être tout à fait honnête, je le faisais aussi pour moi.
Emilie m'a quitté plusieurs fois, après cette première nuit, d'abord sous divers prétextes, puis en me disant la vérité : elle me jetait à cause du sexe. Elle est toujours revenue. Je n'ai jamais cherché à la retenir, je n'ai jamais cherché à la reconquérir, pas par indifférence, pas par orgueil, plutôt par fatigue et par fatalisme. 
Vue sur mer #2, par Jones
D'un côté ou de l'autre de la frontière, c'est toujours la même guerre : avant d'être vécue, elle en a enthousiasmé plus d'un. Des hommes morflent, se souviennent, s'appliquent, se désespèrent. En quelques paragraphes, Jones évoque les deux guerres, sans étalage sanglant, sans objectif didactique non plus, juste quelques mots déposés comme des taches de peinture pour guider le lecteur. Dans l’attente des bombes, un homme réfléchit, soutenu par la présence de la nature : « La mer se confond avec la fin d’un monde ou peut-être le commencement d’un autre. » ou bien : « Je suis parti parce que mon père ne pouvait rien contre tout ce qui restait enfermé en lui. » 
La Saint-Valendingue, par Zibelyne
Drôle dans sa tête, drôle dans ses mots, Zib nous livre, à l’occasion de la Saint-Valentin, un joyau d’écriture. Vous voulez du sexe ? En voici en voilà ! Ce tableau hilarant n’a toutefois rien d’extravagant. Dans le cas présent (il s’agit d’une fiction, on est bien d’accord), il sert de toile de fond à des guéguerres sans fin : celle des ouvriers contre le patronat mais aussi celle des femmes contre les hommes.
« Assister à la déchéance de son patron est intéressant… J’en éprouve une certaine satisfaction que je masque en baissant mon regard vers son Bernard Lhermitte* dépressif… Je sens le gâteau fraîchement démoulé… Je sais qu’il ne pourra pas résister. » 

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